Écrit par : Bastien Pignolet Le : 10 septembre 2018 Catégorie : Réfléxions

Tout d’abord, cet ouvrage n’est pas un livre à proprement parler, mais plutôt un recueil d’écrits et d’articles publiés par Aaron Swartz durant sa vie. Il est préfacé par Lawrence Lessig, actuel professeur de droit à Harvard et ancien candidat aux primaires démocrates pour l’élection américaine de 2016, qui a bien connu le jeune homme. Son titre est-il si bien trouvé ?

Qui est Aaron Swartz ?

Aaron Swartz est un développeur informatique américain qui a vécu de 1986 à 2013. Pendant sa courte existence, il fut à la fois un brillant concepteur informatique, mais aussi un écrivain, un visionnaire et un activiste politique du partage de la connaissance et de la « libre information ».

La beauté de ce livre vient surtout du fait que le personnage central est extraordinaire et fondamentalement inspirant. Pas pour l’informatique ou le web en soi, mais bien pour la « philosophie » derrière son travail et ses écrits. Pour vous donner une première idée de ses exploits, il avait identifié le blockchain quinze ans avant son arrivée et prédit la position qu’un Google pourrait prendre avec le temps.

L’information libre

Comme informaticien, Aaron Swartz a notamment co-créé RSS 1.0 à l’âge de 13 ans. L’acronyme RSS dans la version sur laquelle il a travaillé correspond à « RDF Site Summary » où RDF signifie « Resource Description Framework », c’est-à-dire le début du web sémantique avec les premiers graphes pour organiser selon leur « sens » des objets et contenus web. Derrière cette capacité exceptionnelle de développement dès l’adolescence, Aaron Swartz était obsédé par l’information libre. Dans ce sens, RSS était un moyen… pas une fin.

Plus encore, il est un activiste qui s’inscrira dans plusieurs mouvements pour démocratiser l’accès à l’information. Selon lui, la connaissance scientifique devrait être accessible gratuitement et pas seulement aux étudiants capables d’accéder aux bibliothèques des plus grandes universités, ou de financer les différents abonnements aux publications papier ou électroniques. C’est notamment ainsi qu’Aaron Swartz a été un des architectes et créateurs de Creative Commons. Il a travaillé à son propre Wikipedia/média avant l’heure, avant de rejoindre l’équipe Wikipedia des premiers jours. Pour Swartz, Internet permet une collaboration de masse qui engendre une création commune de l’information, au bénéfice de tous. Toujours selon lui, dans ce contexte, « télécharger n’est pas voler ».

Un engagement extrême

Malgré son très jeune âge, Aaron Swartz s’est rapidement tourné vers les médias et vers le droit, pour comprendre pourquoi la propriété intellectuelle existe, à qui elle « profite » et surtout comment la combattre. Citons notamment ses actions contre un projet de loi américain destiné à contrôler Internet (SOPA), un de ses derniers grands combats. Son but était donc de contribuer à créer une société avec plus de justice sociale. Il se qualifiait lui-même de « fondamentaliste de la liberté d’expression ». Economiquement, il se voyait parmi les post-keynésiens (le keynésianisme est une école de pensée économique; c’est la doctrine économique de John M. Keynes qui voyait un état plus interventionniste et « providence »), en soulignant l’importance de la solidarité et de l’égalité.

Son engagement l’a conduit à l’action, notamment au piratage de la bibliothèque du MIT (Massachusetts Institute of Technology) à Cambridge, où il publia rapidement les contenus piratés. Ceci lui valut les poursuites des autorités fédérales américaines (FBI) et le conduisit au suicide en 2013, deux ans après l’évènement.

L’avis de The Right Move

Lire ou relire les écrits d’Aaron Swartz permet de prendre de la hauteur et de (re)visiter les possibilités, mais aussi les dérives du web que nous connaissons actuellement. C’est aussi un regard glaçant sur nos démocraties, sur l’organisation du pouvoir aux Etats-Unis et sur les possibilités de faire autrement les choses. Une lecture inspirante, que l’on partage ou non ses idées.

Pour conclure, force est de constater que sa vision analytique, même ontologique (tant au sens philosophique qu’informatique) est plutôt exacte.

Christian Janfils

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Cover Livre 2 - Aaron Swartz

L'auteur

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